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à Fabrice AUFORT

Discours de Monsieur Pierre JOXE, ministre de la défense le 22 septembre 1992 :

Le gendarme Fabrice AUFORT de l’escadron 23/4 de gendarmerie mobile de CHÂTELLERAULT (Vienne) est mortellement blessé par arme à feu le 20 septembre 1992 alors qu’il assure, de nuit, la surveillance de la mairie de Zonza (Corse du sud) sur laquelle pesait des menaces d’attentat.

Ce lâche assassinat perpétré ici en Corse sept mois après celui du gendarme Juvénal DESFOSSEZ de l’escadron 12/2 de gendarmerie mobile de Bouliac vient à nouveau endeuiller la gendarmerie nationale et rappeler le lourd tribut qu’elle paie dans sa mission quotidienne de protection de citoyens et de maintiens de la paix civile.

Appelé sous les drapeaux le 14 juin 1988, Fabrice AUFORT est incorporé au centre d’instruction des gendarmes auxiliaires à Saint Astier (Dordogne). Il y donne toute satisfaction dans sa manière de servir, ce qui lui vaut d’être élevé à la distinction de première classe.

Souhaitant faire carrière en gendarmerie, il rejoint le 21 septembre 1989 l’école de sous officiers de gendarmerie du MANS (Sarthe). Au terme de sa période de formation initiale, il est affecté le 16 juillet 1990 à l’escadron 23/4 de gendarmerie mobile de CHÂTELLERAULT (Vienne). Au cours des deux années qui suivent, il poursuit sa formation et obtient dans d’excellentes conditions un certificat de télécommunications et d’informatique et le certificat d’aptitude technique qui lui permet d’intégrer le corps des sous officiers de carrière le 3 septembre dernier.

Durant cette période, il participe également et d’une manière très active à la vie de son unité, connaissant ainsi le rythme soutenu des déplacements en métropole et outre-mer, de la gendarmerie mobile. Arrivé en CORSE le 12 août dernier, après avoir été initialement détaché en renfort à la brigade territoriale de PROPRIANO il venait de rejoindre le détachement mixte de surveillance et d’intervention de SARTENNE.

Animé d’un excellent état d’esprit, calme et volontaire, parfaitement intégré au sein de son unité et dévoué à la collectivité, le gendarme AUFORT était un sous officier de valeur, apprécié de tous. Titulaire de la médaille de bronze de  la défense nationale, il vivait avec foi la carrière qu’il s’était choisie.

Le ministre de la défense nationale présente, au nom du gouvernement, de la gendarmerie nationale et en son nom personnel, ses sincères condoléances à sa famille si durement éprouvé et s’incline respectueusement devant sa dépouille. Il lui décerne au nom du Président de la République et en témoignage de sa gratitude pour les services rendus à la gendarmerie nationale et à la France, la     médaille militaire et la médaille de la gendarmerie.

M. Pierre JOXE

Ministre de la défense.